mArie
alias"la P'tite"
DELPHINE SEYRIG
Mesurer le chemin parcouru, c’est ce qu’il est possible de faire en regardant le documentaire « Sois belle et tais toi » réalisé en 1977 par Delphine. Elle y interviewe des actrices, stars du monde du cinéma, évoquant les humiliations vécues, les harcèlements, les violences sexuelles subies et autres atrocités permises au nom du titre des bourreaux et de leurs promesses de gloire. Si le documentaire sonde l’époque sur les rapports sexistes dans le secteur du cinéma, il rend compte de nos avancées sur le chemin du respect et de la dignité et notamment grâce au mouvement #metoo qui a eu un impact dans toutes les sphères de la vie grâce au pouvoir des réseaux sociaux.
Delphine Seyrig est elle-même actrice. On la reconnait entre mille par sa voix si particulière, suave, posée, piquante, déroutante et par sa féminité si sensuelle. Elle porte bien ses initiales cette déesse blonde au teint diaphane qui en trouble plus d’un sur ses tournages. Quand elle prend la parole pour parler des femmes elle parle tranchant et évoque avec brio le trop plein du patriarcat et cette nécessité de s’en libérer. Elle dérange et va plus loin notamment en signant le manifeste des 343 appelant à la légalisation de l’avortement aux côtés notamment de Gisèle Halimi, Simone de Beauvoir et Christine Delphy.
Delphine's 1977 documentary “Sois belle et tais toi” (Be Beautiful and Be Quiet) is an excellent way of measuring how far we've come. In it, she interviews actresses and film stars, recounting the humiliations, harassments, sexual violence and other atrocities they endured in the name of their tormentors' titles and promises of fame. While the documentary probes the era of sexist relations in the film industry, it also looks at the progress we've made on the road to respect and dignity, thanks in particular to the #metoo movement, which has had an impact in all spheres of life thanks to the power of social networks.
Delphine Seyrig is an actress herself. She's instantly recognizable by her distinctive voice: suave, poised, piquant, disconcerting, and by her sensual femininity. She wears her initials well, this blonde goddess with a diaphanous complexion who confuses many a filmgoer. When she takes the floor to talk about women, she speaks sharply and brilliantly about the overflow of patriarchy and the need to break free. And she goes even further, signing the 343 manifesto calling for the legalization of abortion, alongside the likes of Gisèle Halimi, Simone de Beauvoir and Christine Delphy.