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Gisèle

GISELE HALIMI

Cette toile je vous la dédie, avocats, femmes et hommes de loi car s’il fallait inscrire une femme dans ce parcours au féminin qui en était une, une femme de loi, il ne pouvait en être autrement que ce soit elle, Gisèle Halimi.

"Être avocate, pour moi, c'était le moyen de tenter de changer ce que je n'aimais pas dans ce monde : l'injustice, le rapport de force, le mépris des humbles, le mépris des femmes." Disait-elle.

Et changer des choses dans ce monde elle l’a fait. A travers ceux et celles qu’elle défendait, elle était capable de faire évoluer l’opinion publique sur des sujets aussi sensibles que l’avortement, la lutte contre les violences sexuelles ou bien encore la lutte anticolonialiste. Elle défendait chaque affaire comme s’il s’agissait d’elle, sans prendre le recul nécessaire pour préserver son cœur qu’elle mettait tout entier au service de ses causes humanistes, contre l’injustice. Certaines affaires ont donné lieu à des lois à commencer par la loi « Veil » promulguée le 17 janvier 1975 dépénalisant l’avortement. En effet, en 1972 elle défend Marie Claire, une jeune fille ayant avorté à la suite d’un viol. Elle obtiendra sa relaxe. Un an plus tôt, elle s’était personnellement engagée pour le droit à l’intervention volontaire de grossesse en signant, dans le journal, Le Nouvel observateur, le manifeste des 343. Elle a ensuite participé à la l’évolution de la loi sur le viol en 1978 le faisant passer de délit à crime.   

Revenons sur l’IVG et rappelons que son interdiction, n’empêche pas les femmes d’avorter, mais les place dans l’illégalité et les conduit à la clandestinité. L’accès à l’avortement est donc une question de santé publique. Ce sujet qui ne devrait plus en être un, inquiète quand, à l’étranger, on régresse sur ces questions.  En effet le 24 juin 2022, la Cour Suprême des États-Unis annulait l’arrêt Roe vs Wade, qui avait ouvert le droit à l’avortement en 1973. 18 États américains ont ensuite officiellement rendu illégal l’avortement, mettant en danger la vie de milliers de femmes. Puis, le jeudi 15 septembre 2022, en Hongrie, les femmes souhaitant avoir recours à une IVG doivent désormais être confrontées « aux fonctions vitales du fœtus », en écoutant les battements de son cœur, une pratique qui rend le parcours un peu plus traumatisant pour les femmes. L’Italie pourrait être le prochain pays sur la liste de ceux limitant ou interdisant ce droit fondamental. En Pologne, le droit à l’avortement a connu un recul dès 2020, avec le vote d’une loi annonçant la quasi-interdiction du droit à l’avortement. 

La France, n’est pas en reste de cette agitation autour de ce droit acquis il y a bientôt 50 ans. En effet, elle fait partie des cibles prioritaires des mouvements anti-avortement et leurs méthodes pour fragiliser les droits des femmes sont démultipliées, dans le droit comme dans la pratique grâce, entre autres, à des moyens financiers conséquents. Les associations de femmes se sont alors levées pour faire en sorte de constitutionaliser la loi Veil et d’éviter ainsi toute forme de régression. Le 8 mars dernier, dans son hommage à Gisèle Halimi dans le cadre de la journée internationale du droit des femmes, le président Macron confirmait sa volonté de faire constitutionnaliser la loi Veil et ce après des mois de débats au sein du Sénat qui a émis un avis favorable à l’inscription du droit à l’avortement dans la constitution le 1er février dernier.

 

Dans l’espoir qu’il en soit ainsi, symboliquement cette constitutionalisation serait une victoire de plus en l’honneur de Gisèle Halimi.

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