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Podcast Niki de Saint Phalle

NIKI DE SAINT PHALLE 

Loi pour mieux protéger les enfants des violences sexuelles, campagnes audiovisuelles choc, « la Familia grande » est l’histoire d’un livre qui aura servi d’arme de destruction massive contre un tabou hérité de la Révolution française : l’inceste. Dans le premier code pénal, en 1791, l’inceste avait été décriminalisé, au nom de la liberté individuelle. Puis, au fil du droit, il est devenu une circonstance aggravante en cas d’infraction sexuelle. Depuis sa sortie en 2021, l’ouvrage de Camille Kouchner sur le bruyant silence autour du viol de son frère par Olivier Duhamel, a conduit le gouvernement français à ériger en « infraction à part entière » les rapports sexuels avec un membre de la famille proche de moins de 18 ans. On pourrait saluer cette avancée quand on connait le pourcentage alarmant du nombre de français ayant été victimes d’inceste pendant leur enfance : 10 %, mais difficile de se réjouir quand la justice est encore trop lente et trop loin de protéger ceux qui dénoncent l’impensable. Légiférer est une chose mais l’application des lois en est une autre.

En notre temps, les langues s’affranchissent de la peur des répercutions de leurs maux et dévoilent des parcours de survivants. Ils sont celles et ceux que la violence d’un pair n’a pas réussi à détruire et pour qui la sexualité ne rime plus avec douleur, ne se posent pas en victime et exècrent la déférence, sont acteurs de leur vie et ont, pour la plupart, renoncé en une justice pour ne pas avoir à vivre un non-lieu. Peut-être ont-ils puisé leur force et accédé à la résilience en connaissance de l’histoire d’une artiste survivante : Niki de Saint Phalle ?

Niki de Saint Phalle est née et a grandi dans un autre temps et en avance sur le nôtre, elle est une des figures de lutte contre le tabou autour de l’inceste. Elle a raconté, 53 ans après les faits, dans une lettre à sa fille, l’indicible que lui a infligé son père pensant que son secret dévoilé au monde serait salvateur tout autant que la confection de ses œuvres l’étaient, comme un besoin puissant de laisser crier la petite fille en elle.

 

Hors norme et non conformiste, féministe et autodidacte elle a inauguré à bien des égards des phénomènes artistiques et socio-politiques après avoir échappé de la sphère psychiatrique qui la condamnait à coup d’électrochocs. L’art l’a sauvée de l’absence d’avancée médicale sur ce que les traumatismes génèrent de non conforme à la bien séance. Elle a transformé la tragédie vécue pendant l’enfance en une puissante énergie créatrice et salvatrice quand ses nanas qui ont fait d’elle une reine, l’ont d’abord apaisée.

 

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