top of page
OKSANA.jpg
Podcast Oksana Chatchko
Oksana

OKSANA CHACHKO

Oksana Chatchko, que l’on connait pour avoir été l’une des membres fondateurs des Femen, représente la figure de proue d’un féminisme nouveau aux allures guerrières, dont les couronnes de fleurs sur des corps demi nus, poétisent la sédition et colorent la foule rebelle dans un tableau d’une beauté sans pareille. Elle s’est dessinée, petit à petit, malgré les menaces, un destin de guide dans un monde au féminin qu’elle considérait encore trop sous développé.

Née en 1987 dans une cité industrielle de l’ouest ukrainien au sein d’une famille ouvrière sinistrée par la chute de l’URSS, Oksana se réfugie très tôt dans l’art pour échapper aux violences intrafamiliales causées par son père. D’une sensibilité à fleur de peau, la petite défend sa mère et son frère Aliocha, recueille les animaux blessés du voisinage, et s’évade dans la peinture. Elle n’a que 8 ans quand elle intègre l’atelier d’icônes religieuses orthodoxes dans lequel elle excelle et égale les adultes à la longue expérience. L’artiste étant le maillon d’une chaine remontant à l’écriture sainte, elle s’emploie à peindre sans relâche tant et pense à rejoindre les ordres. Ses parents, pourtant religieux, s’y opposent. De cette déception redoublée par le train de vie parfois luxueux des ecclésiastiques, elle se détourne de la religion qu’elle considère alors comme une imposture et rejoins le parti communiste qu’elle troque rapidement pour le féminisme socialiste. En 2008, le mouvement des Femen naît. Elle impose le style du mouvement : torse nu, des slogans peints sur le corps, une couronne de fleurs dans les cheveux.

C’est lors d’une de leur manifestation contre le président Biélorusse, Alexandre Loukachenko, qu’Oksana et deux de ses camarades ont été arrêtées puis torturées. La lutte qui s’en est suivie a été plus puissante que jamais mais cette fois depuis la France. Elle y monte un véritable centre de combat au Lavoir Moderne, dans le 18ème arrondissement de Paris.

Après avoir été la cible d’une attaque au couteau orchestrée par un mouvement d’extrême droite, Oksana doit quitter le lavoir moderne et se réfugier ailleurs à Paris.

Et c’est là que je la rencontre. Par l’entremise d’un ami, elle me demande l’hospitalité et j’accepte. Comment oublier son regard, son engagement et sa détermination ? Nous avions le même âge et j’avais l’impression qu’elle avait des milliers d’années de lutte dans le ventre. Je la revois peindre ses icones devenues blasphématoires. Elle avait beaucoup d’humour. C’est dur de parler d’elle au passé. Oksana a mis fin à ses jours le 23 juillet 2018, un acte ultime pour un combat qu’il ne faut arrêter de mener.  

bottom of page